pdf Contamination du plancher d'un véhicule lors du transport de déchets radioactifs (92 ko)
L'’incident s’est produit lors du transport de 60 colis contenant des déchets radioactifs issus du milieu hospitalier et de la recherche. Après déchargement des déchets, le contrôle radiologique a mis en évidence une contamination sur le plancher du camion utilisé pour leur transport.
La société de transport A est chargée de collecter les déchets sur une partie du territoire national. La majorité d’'entre eux sont ensuite acheminés vers un centre de stockage B et l’'autre partie (colis de déchets putrescibles congelés conditionnés dans des fûts en polyéthylène), environ 10 % des déchets, est envoyée vers la société C.
Le chauffeur du camion, un véhicule de la société A, a livré 10 colis de déchets putrescibles à la société C. Après déchargement, le chauffeur a noté que les fûts de déchets congelés avaient laissé des traces d'’humidité sur le plancher du véhicule ; celles-ci provenaient de la condensation des colis. Deux heures après, le véhicule est reparti de la société C pour arriver une demi-heure plus tard à la société B et livrer les 50 colis restants. A l’'ouverture de la porte arrière du véhicule, le chauffeur a constaté qu’une bonbonne s’'était couchée dans le véhicule, la cause étant liée au déplacement, lors du premier déchargement, du calage utilisé pour l’'arrimage des colis. Le chauffeur a relevé la bonbonne sans s’apercevoir que quelques gouttes avaient contaminé le plancher du véhicule. Le poids de la bonbonne à l’'arrivée était identique à son poids de départ. Lors du déchargement, les quelques gouttes de contamination se sont mélangées à l’'humidité résiduelle provenant de la condensation laissée par la première livraison. A la fin du déchargement, un quart d'’heure plus tard, l’'agent radioprotection de la société B a mis en évidence une contamination du plancher du véhicule qui était due vraisemblablement à une perte d'’étanchéité de la bonbonne qui présentait des coulures.
La bonbonne mise en cause contenait des déchets liquides d’'une activité de 4,3 GBq essentiellement due au carbone 14 et au tritium. Elle était de type « ancien modèle » 1 qui n’est plus utilisé mais il en reste parfois à collecter chez les petits “producteurs” de déchets.
Les contrôles radiologiques après déchargement ont révélé une contamination surfacique non fixée (contrôles réalisés à l’'aide de frottis) de la bonbonne qui était de 60 Bq/cm 2 en bêta alors que le plancher du véhicule présentait une contamination moyenne bêta (sur une surface de 5 m 2 ) de 10 Bq/cm 2 avec un maximum de 60 Bq/cm 2 , la contamination est restée confinée dans le véhicule et sur la bonbonne qui a été retrouvée couchée.
Par ailleurs, les contrôles radiologiques effectués sur le manutentionnaire qui avait réalisé le déchargement n'’ont révélé aucune contamination surfacique. Aucune analyse radio-toxicologique des urines n'’a été faite.
1 Le transvasement de ceux-ci dans les nouveaux modèles chez les producteurs comporte un risque important de contamination pour le personnel ainsi qu'’un risque d'’inhalation des vapeurs de solvants contaminés ; il a, donc, été décidé de ne pas transvaser les anciens modèles dans les nouveaux.
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pdf Exposition lors du transport de sources scellées d'iridium-192 (96 ko)
Suite à la réception d’'un colis par la société X, un débit de dose anormalement élevé a été mesuré : 4 mSv/h à 25 mètres au lieu de 2 mSv/h au contact.
Le colis de type B qui contenait 366 TBq d'iridium-192 sous forme de pastilles (destinées à la fabrication de sources pour la radiographie industrielle) avait été expédié par la société Y à la société X par avion. La société de transport T s’est chargée de l’acheminement du colis qui a transité par l’aéroport Z. Les pastilles (au nombre de 3000) étaient conditionnées dans trois tubes (étuis) introduits dans des capsules métalliques à bouchon vissé.
18h00 : Réception du colis à l’aéroport Z, le colis était regroupé avec d’autres colis dans un conteneur aérien. Il est ensuite pris en charge par la société T qui s’occupe de son déchargement à l’aide d’une plate-forme élévatrice et de son transfert à l’aide d’un chariot vers l’aire d’entreposage et de tri des matières dangereuses située à une centaine de mètres de l’aire de parking de l’avion : la durée de ces opérations a été estimée à une demi-heure environ.
Une fois arrivés à l’aire d’entreposage, les colis furent sortis du conteneur et dispatchés en fonction de leur destination finale. Dans le cas du colis défectueux, il semblerait qu’il ait été déposé dans un autre conteneur aérien, sur une palette mécanique. Cette dernière aurait pu séjourné à l’emplacement réservé aux produits dangereux, puis a été menée sur le parking afin de limiter le temps de chargement ; la manipulation s’est faite avec un chariot à fourche et en tout état de cause, il est certain que le colis n’a pas été déplacé manuellement lors de son passage à l’aéroport Z.
23h30 : Le conteneur contenant le colis en question a été transféré au pied d’un autre avion afin d’être acheminé à la société X.
Le colis défectueux de la société Y a séjourné environ cinq heures et demie en transit à l’aéroport Z, et si on prend trente minutes comme temps de transfert entre les pistes et l’aire d’entreposage, on peut estimer le temps de présence du colis au sein des installations de la société de transport T à quatre heures et demie.
L’expertise du colis a montré que deux des trois étuis contenant les pastilles étaient ouvertes sans doute à cause d’un mauvais vissage des couvercles.
La société Y expéditrice du colis affirme que les contrôles radiamétriques effectués au départ du colis n’ont pas mis en évidence de débits de dose anormaux autour du colis et que les valeurs étaient conformes à celles attendues pour ce type de colis :
Les mesures réalisées dans l’avion (cabine de pilotage) avant le départ ainsi que les dosimètres des pilotes de l’avion n’ont pas décelé d’anomalies radiologiques, ceci est probablement dû à l’atténuation du rayonnement par la marchandise située entre le colis et la cabine de pilotage (distant de 20 mètres environ).
La société destinatrice X a mesuré les débits de dose suivants : 4 mSv/h à 25 mètre du colis sur la face supérieure du colis et 0,01 mSv/h sur l’autre face, cette différence est due au fait que la fuite de rayonnement s’est faite “en faisceau” et non de façon uniforme autour du colis (de façon anisotrope).
La dosimétrie biologique a montré que deux agents de la société T avaient reçu des doses de 100 et 15 millisieverts respectivement.
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pdf Rupture du confinement d'une source non scellée d'iode-131 (114 ko)
L’incident a eu lieu à la suite de la chute et de l’écrasement d'’un colis causant la dispersion de 5 GBq d’iode 131 sur les voies internes d’un aéroport.
Le colis de type A contenait des gélules d’iode 131, radiopharmaceutique utilisé dans le traitement des cancers de la thyroïde, sous forme de poudre à l’intérieur des gélules. Lors de son transport, la gélule est placée dans un flacon protégé par un conteneur en plomb lui-même placé dans une boîte métallique à couvercle serti, le tout conditionné dans un carton.
Lors de l’acheminement d’un colis de l’entrepôt vers l’avion, le colis en question est tombé du véhicule de transport, sans doute à cause d’un défaut d’arrimage. Il a ensuite été écrasé par les véhicules empruntant cette route ce qui a causé la rupture de confinement à l’origine de la dispersion de la radioactivité sur la chaussée et sur les bas-côtés.
Le colis détérioré a été découvert par une patrouille de gendarmerie qui, ignorant la nature du produit, l’a déplacé sur le bas-côté afin de dégager la route. C’'est en le manipulant que les gendarmes ont vu le trèfle indiquant la présence de radioactivité, sa position initiale empêchait de voir le trèfle radioactif. Ces derniers ont établi un périmètre de sécurité et alerté la CMIR qui, une fois arrivée sur les lieux de l’incident, a effectué les premières mesures.
Les premières mesures effectuées par les services compétents ont décelé deux taches de contamination surfacique avec un débit de dose de 0,1 à 0,2 mGy/h au contact (assez éloignées l’'une de l'’autre). Cette contamination conduit à un débit d’équivalent de dose d'’une dizaine de µSv/h à 50 cm, ce qui ne représente pas un risque sanitaire pour une exposition de courte durée
Par ailleurs, des examens anthropogammamétriques et des analyses radiotoxicologiques des urines pratiqués le jour même sur les intervenants ont montré que quatre personnes présentaient une activité corporelle inférieure à 100 Bq d'’iode 131 (selon la radiotoxicologie des urines collectées sur 24h) ce qui correspond à une dose à la thyroïde inférieure à 0,05 mGy.
Les expositions à considérer dans le cas de l’iode 131 sont l’exposition externe par irradiation et l’exposition interne par inhalation et/ou ingestion :
Le plus réaliste (tel que les événements se sont déroulés d’'après les protagonistes), tenant compte des positions réelles par rapport à la tache de contamination (30 cm X 30 cm) la moins irradiante et des temps de présence des gendarmes, donne pour 2h45 d’exposition une dose externe de 2,45 µSv, soit une dose efficace totale inférieure à 5 µSv .
Le plus pénalisant : exposition homogène à la tache la plus irradiante pendant cette même durée. Le débit de dose à 50 cm de la tache a été mesuré à 23 µSv/h, ce qui donne pour 2h45 d’exposition à cette distance une dose externe de 63 µSv, soit une dose efficace totale de l’ordre de 65 µSv , ce qui représente 6,5 % de la limite de dose annuelle pour les personnes du public.
L’ASN classe les accidents ou incidents de transport de matières radioactives en cinq catégories :
L’incident décrit ci-dessus peut être classé dans les catégories 2 ou 3.
pdf Rupture du confinement d'une source non scellée d'iode-131 (114 ko)