pdf Perte d'une source de gammagraphie ayant causé de nombreuses expositions (2.24 MB)
Un contrôle de soudure sur une cuve en acier est effectué à l'aide d'un appareil de radiographie industrielle mobile contenant une source d'Iridium 192 de 550 GBq. A la fin de l'exposition, le mécanisme de télécommande manuelle a été utilisé pour ramener la source dans son conteneur (porte-source). Durant cette procédure, un radiamètre localisé au niveau du mécanisme a montré une baisse du débit de dose ce qui fut interprété comme un retour effectif de la source dans son porte-source.
Cependant, 5 jours après, lors de l'utilisation suivante de l'équipement, les films radiographiques n'avaient pas été exposés, indiquant donc que la source n'était plus dans son conteneur : la source avait donc été perdue. Après recherche, la source a été retrouvée proche du lieu de l'utilisation précédente.
Par la suite une investigation a montré que la source s'était détachée, pour une raison indéterminée, et était tombée de la gaine d'éjection durant le démontage de l'équipement. Le radiamètre n'avait donc pas été utilisé correctement pour vérifier que la source était bien rentrée dans son conteneur. La baisse de débit de dose constatée à la fin de la manipulation 5 jours plus tôt peut s'expliquer par un effet écran causé par le conteneur situé lors de la mesure entre le radiamètre et la source déjà détachée (cf. figure).
La source a été récupérée par le responsable de radioprotection, en suivant les procédures de récupération de source.
Il a été établi que pendant les cinq jours de perte de la source, 78 personnes ont été irradiées à différents degrés. Les doses estimées sont données dans le tableau ci-dessous:
Nombre de personnes | Gammes de dose (mSv) |
---|---|
2 | 100-150 |
4 | 30-100 |
9 | 11-30 |
63 | < 11 |
La source se trouvait dans un endroit facilement accessible, et si elle avait été ramassée et gardée quelques jours en poche, cela aurait pu entraîner des brûlures graves voire même le décès de la personne exposée.
Pour des recommandations plus générales, il existe 3 fiches INRS sur la radiographie industrielle gamma sur chantier avec appareil portatif (ed4243, ed4244, ed4245) :
pdf Perte d'une source de gammagraphie ayant causé de nombreuses expositions (2.24 MB)
pdf Effets déterministes aux mains d'opérateur de radiographie industrielle (328 ko)
Un opérateur de radiographie industrielle qui ne s'était pas rendu compte qu'un tube à rayons X était en fonctionnement (à 160 kV) et a placé ses doigts devant la fenêtre d'émission. Ses doigts ont été exposés au faisceau primaire pendant environ 7-10 secondes avant qu'un collègue remarque que le générateur à rayons X était en fonctionnement et l'éteigne.
L'opérateur de radiographie industrielle était responsable de radioprotection, il n'a pas suivi les règles locales notamment celles indiquant la nécessité d'éteindre le générateur à rayons X après chaque exposition et d'utiliser un débitmètre à l'entrée de la zone contrôlée. Cependant, certains facteurs ont contribué à cet incident :
Ces deux points indiquent que les contrôles de fonctionnement de ces systèmes d'avertissement n'ont pas été effectués correctement. De plus, les opérateurs de radiographie industrielle qui doivent normalement signaler les défauts des systèmes ne l'ont pas fait. La société effectuait une maintenance annuelle de l'équipement mais ne faisait pas d'autres contrôles. Un responsable de radioprotection confirmé se rendait sur le site occasionnellement mais n'a apparemment pas contrôlé les pratiques professionnelles.
Plusieurs jours après l'incident, des cloques sont apparues sur les doigts de l'opérateur de radiographie industrielle.
Une biopsie des tissus a été effectuée pour estimer que la dose reçue aux mains par l'opérateur de radiographie industrielle était d'environ 60 Sv.
pdf Effets déterministes aux mains d'opérateur de radiographie industrielle (328 ko)
Durant des travaux de radiographie effectués de nuit dans la salle de la chaudière d’une centrale thermique électrique, un radiologue (A) a glissé dans un escalier. Il portait dans une main le container avec la source et un carton contenant des objets divers en vrac dans l’autre.
Une source de 65,2 GBq d’iridium-192 se trouvait à l’intérieur du container et la gaine d’éjection était connectée au container avec la clé permettant de verrouiller l’obturateur restée dans la serrure. Un deuxième radiologue (B) lui est venu en aide, il a déconnecté la gaine d’éjection du container et l’a mise dans le carton avec les autres objets qui s’étaient éparpillés.
Deux autres personnes (C et D) ayant assisté à la chute sont arrivés pour aider le radiologue. Aucune des ces personnes ne portait de dosimètres opérationnels bien qu’ils aient été disponibles pour les radiologues (A et B) qui portaient des dosimètres passifs.
Lorsqu’un troisième radiologue s’est présenté, 1h30 après, pour prendre la suite du radiologue blessé (A), l’alarme de son dosimètre opérationnel s’est déclenchée. En utilisant un radiamètre, il a découvert que la source se trouvait maintenant dans le carton sans protection. La conséquence de cet incident a été l’exposition des quatre personnes (A, B, C, D) à la source non protégée.
L’enquête a montré que deux causes probables de l’accident sont l’obturateur mal fixé et la poussière qui s’était accumulée dans le mécanisme qui retenait la source. Il a été montré que la clé de verrouillage de l’obturateur était tordue et le système de verrouillage en position déverrouillé. Le container et les accessoires de l’appareil n’avaient pas été contrôlés depuis quelques temps pour détecter des signes d’usure ou de détériorations.
Les doses reçues par les deux radiologues A et B ont été estimées en utilisant les dosimètres passifs qu’ils portaient. Les doses reçues par les deux autres personnes C et D ont été calculées à partir d’une reconstitution de l’incident. Il est heureusement apparu que la source n’avait pas été manipulée directement à la main.
Opérateur | A | B | C | D |
---|---|---|---|---|
Dose corps entier (mSv) | 1,8 | 9,2 | 0,8 | 0,8 |
Dose à la peau | 0 | 11,3 | - | - |