Une benne provenant d'un chantier de désamiantage déclenche une balise de détection de radioactivité à l'entrée d'une déchetterie professionnelle. La benne est alors renvoyée sur le site du chantier d'origine et déchargée à même le sol. La procédure établie en cas de déclenchement n'a pas été suivie (1 seul passage sous le détecteur au lieu de 3, benne non immobilisée sur place, pas de recherche de la source sur place, pas de rapport rédigé).
L'analyse de risques du chantier, si elle a été effectuée, n'avait pas pris en compte la présence des détecteurs de fumée radioactifs dans le bâtiment. L'IRSN, l'inspection du travail, les ingénieurs de prévention de la CARSAT et plusieurs médecins du travail ont alors été alertés et le chantier est arrêté par la DIRECCTE.
Lors du chantier de désamiantage, les faux plafonds avaient été démontés et évacués dans des bennes avec d'autres gravats dont les détecteurs de fumées ioniques contenant des sources d'américium 241. Environ 300 détecteurs de fumées avaient été déposés lors de ce chantier.
La benne, qui avait été vidée sur le chantier, était composée de 25m3 de gravats contenant de l'amiante et des sources radioactives.
Pour le traitement des gravats, deux entreprises sont intervenues 2 mois après l'incident (une pour l'amiante et une pour les détecteurs).
Par ailleurs, 105 détecteurs ioniques sont encore sur le site en réhabilitation, certains avaient été décrochés de leur emplacement et déposés au sol, d'autres encore en place ont été décrochés lorsque cela était possible ou identifiés sur un plan du bâtiment.
Les détecteurs déposés au sol dans le bâtiment ont été récupérés, conditionnés dans des sacs signalés « présence de matière radioactive » et entreposés dans des préfabriqués sur le parking.
Des contrôles de contamination et d'irradiation ont été effectués sur les différentes parties des détecteurs ainsi que dans les différentes zones du chantier particulièrement dans les zones où la présence de détecteurs a été avérée. Les vérifications ont également été effectuées sur les sols des bâtiments, la benne de transport des gravats, le quai de déchargement et dans une zone de 2m autour des bâtiments (il semblerait que des détecteurs aient été lancés par les fenêtres).
L'ensemble des mesures d'irradiation est inférieur ou égal au bruit de fond dû à la radioactivité naturelle. Aucune contamination des locaux n'a été détectée.
Aucun examen de contrôle (ni radiotoxicologie, ni anthroporadiamétrie) n'a été effectué sur les travailleurs concernés.
Plus d'informations relatives aux détecteurs de fumée sont disponibles sur la fiche INRS ED 4440.
pdf Fiche IRSN/INRS ED 4440 (260 ko)
1 En France, en 2014, il restait environ 6 millions de détecteurs de fumée ioniques radioactifs à remplacer.
pdf Contamination de locaux par les eaux usées d'un laboratoire de médecine nucléaire (91 ko)
On signale dans un hôpital une infiltration d'eau suite à une rupture de canalisation d'un égout (cette infiltration remonte à plusieurs mois auparavant). Les conduites allant à cet égout drainent les eaux usées issues de certains secteurs de l'hôpital, notamment les toilettes de la médecine nucléaire et des laboratoires de recherche.
Dès l'annonce de cette nouvelle, la personne compétente en radioprotection isole la zone potentiellement contaminée (par la mise en place d'une porte et sa déclaration en zone contrôlée). Des mesures confirment la contamination radioactive de la zone. Des échantillons liquides sont alors prélevés, révélant la présence d'I-131, de Tc-99m et de C-14. La zone est par la suite laissée en décroissance radioactive.
Des prélèvements de matières solides sont également effectués pour confirmation de présence de C-14 et sont envoyés à l'IRSN pour analyse. Au vu des résultats positifs (171 +/- 41 Bq/kg), des devis sont demandés à des organismes spécialisés pour l'assainissement de la zone (nettoyage des boues, récupérations de divers détritus comme le bois, le métal…).
Après consultation du médecin du travail, le personnel de l'hôpital et les ouvriers des entreprises extérieures ayant dû transiter ou travailler dans cette zone sont contrôlés par une radiotoxicologie des urines (les valeurs de ces examens se sont toutes révélées négatives).
Une information est faite en CHSCT local mais aussi, aux entreprises extérieures, médecins du travail et direction, sur la découverte de cette infiltration. Une note de service est envoyée à tous les directeurs des unités de recherches afin de rappeler les consignes d'évacuation des déchets radioactifs (les déchets ont été enlevés par l'ANDRA).
Toute personne ayant dû passer par cette zone contaminée pour intervenir (les ouvriers du site et des entreprises extérieures) est susceptible d'avoir été exposée aux rayonnements ionisants (le niveau de ces éventuelles expositions est cependant très faible).
Les éventuelles contaminations sur les locaux et sur l'environnement ainsi que la production d'éventuels déchets sont, elles aussi, très faibles.
La survenue de cet incident démontre qu'il peut facilement se reproduire dans d'autres installations, engendrant des coûts de remise en état importants pour un établissement hospitalier.
(*) : Pour cet incident, le personnel du sevice technique n'avait pas la possibilité d'aller inspecter ces canalisations (le diamètre de celles-ci était trop petit pour qu'une personne puisse s'y insérer), le contrôle de ces dernières a été fait par par une société spécialisée à l'aide d'un fibroscope (fibre optique) permettant d'avoir une image des canalisations.
pdf Contamination de locaux par les eaux usées d'un laboratoire de médecine nucléaire (91 ko)
pdf Déclenchement d'une balise de détection de la radioactivité (100 ko)
Un Centre de Traitement d'Alerte des pompiers reçoit une demande d'intervention dans une usine d'incinération, suite au déclenchement d'un portique de détection de la radioactivité situé à l'entrée des bennes de déchets (l'alarme se déclenche lorsque la radioactivité mesurée dépasse 5 fois la valeur du bruit de fond pour cette balise, soit 0,75 micro-sievert/h). Le Centre Opérationnel Départemental d'Incendie et de Secours (CODIS) envoie 7 pompiers de la Cellule Mobile d'Intervention Radiologique (CMIR).
A l'arrivée de l'équipe d'intervention, le personnel de l'usine a isolé la benne compacteur : c'est une benne de 12 m 3 renfermant 4,2 tonnes de déchets ménagers provenant d'un hôpital doté d'un service de médecine nucléaire. Les radioléments utilisés dans cet hôpital sont le Technétium 99m (Tc-99m) et le Thallium 201 (Ta-201). Il accueille parfois des patients traités avec d'autres radioéléments venus d'autres hôpitaux.
Un premier balisage est effectué pour restreindre l'accès à proximité de la benne.
Par ailleurs, d'autres mesures ont été faites à l'arrivée des secours :
Du fait du risque de pluie, du risque de contamination et de la nature des matières à fouiller, chaque intervenant s'équipe d'une tenue vinyle de protection contre la contamination, de deux paires de gants, de bottes et surbottes. Chaque intervenant est doté d'un dispositif de dosimétrie individuelle et chaque appareil est protégé de la contamination par une enveloppe plastique.
Devant le volume de déchets, 4 équipiers supplémentaires sont demandés au CODIS. Les actions menées consistent à :
Trois sacs faisant réagir les appareils de détection seront isolés à la suite de ces contrôles. Chacun des sacs a été ouvert et les déchets contaminés (gants, compresses, tampons de soins et couches) ont été conditionnés dans un sac de 50 L et ont été confiés aux représentants de l'hôpital pour être mis en décroissance.
Le service de médecine nucléaire de cet hôpital n'utilise que du technétium 99m et du thallium 201. Compte tenu des mesures effectuées, un des sacs pouvait contenir du Tc-99m (période de décroissance radioactive de 6h), le second de l'iode 131 (période de 8 jours), et le troisième, l'un ou l'autre de ces radioéléments. Une spectrométrie où la mesure de la décroissance aurait pu permettre d'avoir des informations supplémentaires.
Le personnel étant intervenu avec les tenues adéquates, il n'y a eu aucune conséquence radiologique sur ce dernier.
Il faut trier rigoureusement les déchets à la sortie d'un hôpital comportant un service de médecine nucléaire.
Si le portique de détection de radioactivité se déclenche lors du passage des camions bennes de déchets, il faut alors faire appel immédiatement à l'IRSN et à une CMIR. Les intervenants doivent s'équiper d'une tenue vinyle de protection contre la contamination, de paires de gants, de bottes et surbottes. Ils doivent également se doter d'un dispositif de dosimétrie individuel et chaque appareil de mesure doit être protégé de la contamination par une enveloppe plastique.
pdf Déclenchement d'une balise de détection de la radioactivité (100 ko)