pdf Récupération de réveils radioactifs dans le grenier d’une maison (421 ko)
Les sapeurs-pompiers reçoivent un appel 18 du descendant d’un ancien horloger pour signaler la présence dans le grenier de la maison familiale d’une quarantaine de réveils radioactifs. Le requérant a confirmé la présence de radioactivité à l’aide d’un détecteur acheté sur internet. Lors de la prise d’appel, il est donné des valeurs en CPM (coups par minutes) et des valeurs de débit d’équivalent de doses assez élevé. De plus, il est précisé que certains réveils sont démontés ou cassés.
Figure 1. Valeur affichée par le détecteur acheté sur internet
Après concertation avec l’officier risques technologique d’astreinte, il est décidé de faire intervenir la CMIR (cellule mobile d’intervention radiologique) afin de réaliser une levée de doutes et de quantifier le risque radiologique. Il est demandé à toutes les personnes présentent dans la maison de se laver les mains.
La maison est située en centre-ville et à proximité d’une rue très passante. Il s’agit d’une maison de 3 étages.
A leur arrivée, les pompiers effectuent une reconnaissance de la zone, les trois cartons contenant les réveils sont toujours dans le grenier, mais la zone d’intervention est très peu accessible. Après réalisation de mesures de débit de dose à la porte du grenier et au contact des cartons, il est décidé de fermer la ruelle derrière la maison et d’y installer la zone de travail.
Figure 2. Réveils stockés dans 3 cartons
Le personnel est équipé de tenues papier (de type 5-6), de sur chaussures, de gants et de masques à cartouches filtrantes (de type ABEK2P3). La zone de travail est recouverte de feuilles de vinyle afin d’éviter toute contamination. Un SAS de sortie de zone, permettant le contrôle de contamination des tenues et le déshabillage des intervenants, est également installé.
Les actions réalisées sont :
Information du Maire par les pompiers de l’intervention en cours et des possibles conséquences de contamination au Radium 226 dans la maison.
Figure 3. Réalisation d’une identification au spectromètre gamma. Figure 4. Zone de réalisation des frottis, avec cale afin de garantir une mesure reproductible.
Figure 5. Réalisation de frottis sur un réveil endommagé. Figure 6. Conditionnement individuel de chaque réveil
Sur les 42 réveils contrôlés, 15 sont radioactifs, le radionucléide identifié est du radium 226. Les résultats des mesures sont les suivants :
Numéro de réveil | Débit eq Dose en µSv/h | Contamination externe | ||
2 - vitre cassée | 0,482 | + | ||
3 - vitre cassée | 0,780 | ++ | ||
5 | 1,3 | Non | ||
6 | 0,540 | Non | ||
7 | 1,5 | Non | ||
12 | 2,7 | Non | ||
13 | 0,6 | Non | ||
14 | 1,5 | Non | ||
16 | 0,7 | Non | ||
24 | 2,2 | Non | ||
27 | 0,4 | Non | ||
29 | 2,2 | Non | ||
36 | 2 | Non | ||
40 | 0,8 | Non | ||
42 | 4,33 | Non |
Tous les réveils sont conditionnés dans un sac plastique et entreposés dans un local fermé dans la cave de la maison. Des mesures sont réalisées au contact du sac : 1.13 µSv/h pour le point le plus actif. Les valeurs sont inscrites sur le sac.
Figure 7. Entreposage des réveils dans la cave
Dans le cadre de l’intervention de la CMIR hors PPI (plan particulier d’intervention) nucléaire et en application de la circulaire 1390 du 23 décembre 2005, l’ASN et l’IRSN sont informés de cette intervention.
L’Andra est également contactée par les pompiers afin d’organiser la récupération des réveils. L’Andra est mise en relation avec le propriétaire pour un enlèvement dans les mois à venir.
Il n’y a pas eu de conséquences radiologiques : pas de contamination des résidents de la maison, ni du grenier où les réveils étaient stockés.
La dosimétrie est nulle pour les intervenants : dosimétrie opérationnelle et à lecture différée (poitrine + bague).
pdf Récupération de réveils radioactifs dans le grenier d’une maison (421 ko)
pdf Blocage d'une source scellée lors de sa réintégration dans son chateau de plomb (244 ko)
Une source scellée de Césium 137 d’activité 1,62 GBq est utilisée avec son étui dans le cadre d’un exercice. Cet exercice est réalisé en présence et sous la responsabilité d’une PCR. La source se trouve dans un porte-source de forme cylindrique (voir photos ci-dessous). Ce porte source est contenu dans un 1er château de plomb lui-même contenu dans un 2ème château de plomb. L’activité de la source étant supérieure à 0,6 GBq (A2/1000) mais inférieure à 0,6 TBq (A2) le transport doit s’effectuer à l’aide d’un colis de type A.
Le fait d’avoir deux châteaux permet de maintenir le débit d’équivalent de dose en tout point de la surface à un niveau inférieur à 5µ Sv/h et obtenir un indice de transport IT=0. L’étiquetage correspondant est alors de catégorie I-BLANCHE.
A l’issue de cet exercice, l’étui contenant la source est replacé à l’envers dans son château de plomb par un intervenant non formé à cette manœuvre, le porte-source ne peut donc plus être manipulé par la pince à distance comme ce devrait être le cas. Le contrôle de DeD au contact du château est conforme aux valeurs mesurées habituellement.
5 jours après, un nouvel exercice est réalisé avec cette même source. Les intervenants constatent que l’étui est à l’envers. La manœuvre de retournement du porte-source consistant à renverser les châteaux de plomb sur le côté est réalisée en respectant les procédures en vigueur (balisage de la zone de travail et port des dosimétries opérationnelles et passives). Cette manœuvre permet de sortir le porte-source mais il a été déformé (voir photo ci-dessous) lors de cette opération et les intervenants réalisent l’exercice.
A l’issue de l’exercice, ils replacent le porte-source dans le bon sens dans le château et constatent qu’il est bloqué dans le château. Les intervenants arrêtent l’exercice, referment les deux châteaux et les replacent dans le local de stockage, les mesures de DeD réalisées lors du rangement de la source ont fournis des résultats conformes à l’attendu et rendent compte à une PCR du site du blocage de la source.
La PCR contacté confirme les mesures et informe la PCR principal de l’établissement. L’opération d’extraction est repoussée au lendemain pour que 2 PCR soient présents.
Le lendemain, une manœuvre d'extraction du porte source est préparée en présence de 2 PCR. L'ensemble des intervenants est muni d'une dosimétrie passive et opérationnelle. Un balisage de la zone de travail est effectué. Un radiamètre est mis à disposition. Un château de plomb temporaire est installé dans le local source avec des briques de plomb.
La PCR principal effectue l'opération d’extraction du porte source à l'aide d'une pince à distance. Il porte un 2° dosimètre opérationnel au niveau de la main, en plus du dosimètre opérationnel porté à la ceinture. Le porte source est stocké dans le local source, dans le château temporaire.
Quatre mesures sont effectuées au radiamètre pour mesurer le débit d'équivalent de dose au contact du local. Les valeurs sont conformes au zonage établi.
L’orifice d’entrée-sortie du château a été refaçonnée à l'aide d'une lime. Le porte source est alors réintégré dans le 1er château qui est refermé et inséré dans le 2° château. Un test d'« entrée-sortie » du porte source est réalisé 3 fois pour vérifier la manœuvrabilité du porte-source.
L’ASN, le directeur de l’établissement et le service Hygiène et sécurité ont été informés de l’incident avant et après l’opération de déblocage.
Réflexion sur l’acquisition d’un étui dont le sens de reconditionnement n’a pas d’impact.
Mise à jour des procédures : la source dans son étui doit être replacée dans son château par un manipulateur formé.
Mise à jour des formations des manipulateurs de cette source avec prise en compte de cet évènement.
Les manipulations de la source lors des deux exercices n’ont généré aucune dose pour les travailleurs : résultats de dosimétrie opérationnelle nuls.
La phase de déblocage de l'étui a entrainé une dose de 4 μSv à la main de la PCR. Son deuxième dosimètre placé à la ceinture n'a enregistré aucune dose. Les dosimètres des autres intervenants présents n’ont indiqué aucune dose.
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pdf Identification de la nature de plusieurs pierres (104 ko)
Un particulier se présente chez les pompiers avec une boîte contenant une collection de pierres dont il vient d'hériter. Cette personne veut être rassurée sur la nature de ses pierres. Ce n'est pas la première demande de ce type à laquelle les pompiers répondent et, c'est donc très tranquillement, que l'officier de garde du jour, assisté d'un membre du groupe opérationnel spécialisé "Risques Radiologiques", procèdent à une vérification de routine avec un petit détecteur. L'appareil est alors saturé à 1 mètre de la boîte. Un détecteur de photons à scintillation est utilisé pour confirmer la mesure ; ce dernier sature aussi (mesure supérieure à 15 000 coups par seconde). Certaines dispositions sont alors prises :
La pierre radioactive a par la suite été transférée dans un poste de commandement dans l'attente de l'intervention du personnel du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA). Une spectrométrie gamma a été réalisée par le CEA et a révélé la présence de Potassium ( 40 K), de Bismuth ( 214 Bi), de Plomb ( 214 Pb), de Radium ( 226 Ra) et, dans une moindre mesure, de Thorium ( 228 Th).
Remarque : La géométrie de détection ne permettait pas de connaître avec exactitude l'activité radiologique de ces pierres
Des mesures à la babyline ont été effectuées révélant des débits de doses de 130 microSv/h au contact de la boîte contenant les pierres et de 2,5 microSv/h à 5/6 mètres de celle-ci.
En faisant l'hypothèse que le particulier soit resté au contact de la pierre radioactive pendant 8 heures, il aurait intégré une dose équivalente d'environ 1 mSv (rappel : la limite annuelle de dose au corps entier pour le public est de 1 mSv). Cette dose aurait pû être beaucoup plus importante s'il avait conservé ces pierres sans précaution particulière à son domicile. Heureusement, il a apporté la boite chez les pompiers, qui l'ont conditionnée dans un emballage approprié dans un local interdit d'accès. De ce fait, il n'y a eu aucune conséquence radiologique suite à cet incident, ni pour le particulier, ni pour les pompiers.
Les agents de la sécurité civile doivent toujours se préparer à toutes les éventualités possibles, même pour des contrôles dits de "routine". En effet, il peut s'agir parfois de produits radioactifs et il faut donc qu'ils aient toujours à leur disposition des appareils de mesure de rayonnement (type détecteurs de photons à scintillation).
A la suite de découverte de produits radioactifs, il faut contacter l'ANDRA et mettre en oeuvre la procédure d'enlèvement des déchets radioactifs.
Les agents des UMIR doivent se doter d'une protection maximale contre les rayonnements ionisants, en particulier, ventilatoire, dès qu'un choc en rayonnement gamma est mesuré.
pdf Identification de la nature de plusieurs pierres (104 ko)