pdf Découverte de sels de nitrate d'uranium et thorium (538 ko)
Entre les mois de mai et juin les sapeurs-pompiers sont intervenus à trois reprises chez deux particuliers et une ancienne pharmacie d’hôpital pour la découverte de deux fioles de nitrates d’uranium et une de nitrate de thorium.
La fiole de nitrate de thorium est découverte dans une armoire contenant plus d’une centaine de flacons de produits chimiques dans le garage d’une habitation. Cette découverte fait suite au décès du propriétaire, l’héritier ignorait la présence de matière radioactive dans le garage. L’ancien propriétaire était un ancien photographe. Appelés pour une levée de doute sur la présence de produits chimiques dangereux, les sapeurs-pompiers ne découvrent la fiole radioactive qu’après deux heures d’intervention durant lesquelles ils ont trié les produits chimiques.
Une mesure de débit d’équivalent de dose est réalisée sur la fiole à l’aide d’un radiamètre. Ce dernier indique une valeur de 800 µSv/h au contact et de quelques micro sieverts par heure à 1 m. ce qui confirme la présence de radionucléides. Par la suite, des frottis secs sont réalisés sur la fiole et les fioles de produits chimiques situées à côté. Des frottis à l’alcool isopropylique sont réalisés sur l’étagère afin de contrôler la présence de contamination radioactive sur cette dernière. Tous les frottis sont mesurés sur une échelle de comptage de 1 min avec une sonde Alpha 100 cm² pour les frottis secs et une sonde X pour les frottis humides. Une spectrométrie gamma est réalisée afin de confirmer la présence de Thorium.
DED contact |
DED 1 m |
Frottis secs Alpha fiole (1 min) |
Frottis secs Alpha fioles voisines (1 min) |
Frottis humides sonde X étagère (1 min) |
800 µSv/h |
3 µSv/h |
Négatifs |
Négatifs |
Négatifs |
La fiole est doublement emballée dans un sac plastique zippé et placée dans un seau de sable afin de faire écran. L’entreposage est réalisé dans la cave de la maison avec réalisation d’un zonage à 2 m environ (DeD correspondant au bruit de fond). Après contact avec l’ANDRA la fiole sera évacuée gratuitement sous trois mois après passage du dossier à la CNAR (commission nationale dans le domaine des aides radioactifs - https://www.andra.fr/espace-producteurs/conditions-de-prise-en-charge-des-objets-radioactifs).
Figure 1. Armoire de stockage : produits chimiques et fiole radioactive
Figure 2. Fiole de nitrate de Thorium | Figure 3. Réalisation de la spectrométrie gamma |
Figure 4. Stockage temporaire au sous-sol avant enlèvement ANDRA
Les héritiers d’un ancien pharmacien découvrent, lors du rangement de la maison destinée à la vente, de nombreux produits chimiques dans le garage ainsi qu’une fiole de nitrate d’Uranium. La couleur jaune et la mention Uranium, interpelle la famille qui suspecte la présence de matière radioactive et fait appel aux sapeurs-pompiers pour effectuer une levée de doute sur cette fiole. A l’arrivée des sapeurs-pompiers, ils découvrent une petite fiole conditionnée dans un pot de confiture avec la mention nitrate d’Uranium, le nom du fabricant et le poids (25 grammes). Après discussion avec les personnes présentes sur place, il s’avère que la mise dans le pot de confiture a été réalisée par une personne de la famille présente sur place sans gants.
Un contrôle de contamination est réalisé immédiatement sur les mains de cette personne avec un ictomètre portatif mesurant les rayonnements Alpha, Béta et gamma. Le résultat de la mesure est négatif, un lavage de mains ayant été réalisé entre temps.
Des mesures de débit d’équivalent de dose sont réalisées sur le pot de confiture et sur la fiole avec un radiamètre équipé d’une sonde gamma à scintillation adaptée aux faibles débits. Les mesures sont relativement faibles de l’ordre de 450 nSv/h pour la mesure au contact de la fiole avec un bruit de fond initial de 100 nSv/h. Les mesures à 1 m de la fiole se rapprochent du bruit de fond. En complément, des frottis secs avec mesure sur une échelle de comptage de 1 min sont réalisés sur le pot de confiture et la fiole. Les valeurs sont négatives et la présence de contamination est écartée. Une spectrométrie gamma est réalisée afin de confirmer la présence d’Uranium. Deux spectromètres portables sont utilisés et confirment la présence d’Uranium.
Spectromètre 1 : l’analyse de l’appareil propose de l’uranium 238 avec une confiance de 100 % et reconnaissance de 2 pics sur 3 ;
Spectromètre 2 : l’analyse de l’appareil propose de l’uranium 235 avec une confiance de 48 % et reconnaissance d’un pic sur 3.
|
Débitmètre avec sonde scintillation (nSv/h) |
Ictomètre portatif (g) en c/s |
Sonde SA 100 (a) en c/s sur 1 minute |
Bdf |
100 |
1 |
0 |
SAS |
100 |
1 |
0 |
Levée doute sur personne |
0,8 |
||
Garage fond gauche |
110 |
0,8 |
0 |
Garage fond centre |
90 |
1,1 |
0 |
Garage fond droite |
100 |
1 |
0,05 |
Frottis 1 (double emballage) |
78 |
0,8 |
0,03 |
Mesure directe (5 cm au-dessus source) |
140 |
20 |
0 |
Frottis 2 (ensemble du flacon source) |
133 |
0,8 |
0,08 |
Contact flacon source |
450 |
80 |
0 |
1m du flacon source |
150 |
1,2 |
|
Contact double emballa final |
180 |
2 |
0 |
1m double emballage final |
140 |
1,5 |
Enfin, une estimation grossière de l’ordre de grandeur de l’activité est réalisée en s’appuyant sur le « guide pratique radionucléides et radioprotection ». En effet, le flacon ressemble fortement à celui décrit dans le guide. Or, dans ces conditions, le guide fournit un débit d’équivalent de dose au contact de 1,5.10-3 µSv/h pour une activité de 1Bq. Une règle de trois, appliquée à la mesure au contact (450 nSv/h) nous permet une première estimation de l’activité de la source à 300 Bq.
Compte tenu de l’absence de contamination et d’un débit d’équivalent de dose faible (450 nSv/h), la source est laissée dans le garage avec pose d’un balisage et interdiction de s’en approcher. Les héritiers contacteront l’ANDRA pour une récupération ultérieure.
Figure 5. Fiole à l'arrivée des sapeurs-pompiers | Figure 6. Organisation du chantier dans le garage avec EPI |
Lors du transfert du local de stockage des produits chimiques de la pharmacie d’un ancien hôpital, l’employé en charge de référencer tous les produits chimiques identifie une petite fiole de nitrate d’uranium sur une étagère. N’ayant pas de notion et de matériel de radioprotection, la mise en évidence du caractère radioactif n’est pas possible. Il est donc demandé au sapeurs-pompiers d’effectuer une levée de doute sur cette fiole.
Après questionnement avec l’employé en charge du transfert des produits chimiques, il indique n’avoir pas touché la fiole et travaille toujours avec des gants. Aucun contrôle ou décontamination n’est réalisé sur l’employé. Les mesures réalisées au contact de la fiole avec un débitmètre équipé d’une sonde à scintillation indiquent un débit d’équivalent de dose de 0,9 µSv/h au contact et de 100 nSv/h à 1 m. Des frottis secs sur la fiole et l’étagère sont mesurés sur échelle de comptage de 1 min avec une sonde Alpha 100 cm². Ces derniers sont négatifs. La présence de contamination Alpha est écartée.
La fiole est emballée dans deux sacs plastiques à fermeture zippée et isolée dans le local. Un périmètre de sécurité de 1 m est réalisé. L’ANDRA est contacté par le responsable de la pharmacie pour un enlèvement.
Figure 7. Fiole de nitrate d’uranium sur l’étagère de stockage | Figure 8. Fiole de nitrate d'uranium |
La spectrométrie gamma réalisée confirme la présence d’uranium : 235U et 238U.
Figure 9. Spectrométrie gamma
Dans le cadre de l’intervention de la CMIR hors Plan Particulier d’Intervention[1] (PPI) nucléaire et en application de la circulaire 1390 du 23 décembre 2005, l’ASN et l’IRSN sont informés de cette intervention.
L’Andra est également contactée afin d’organiser la récupération des fioles. Dans le cadre de la découverte de matière radioactives par des particuliers sans lien direct avec son acquisition, une prise en charge totale ou partielle de l’enlèvement est possible après passage en commission nationale dans le domaine des aides radioactifs (CNAR).
Nulles, pas de contamination des personnels, de la zone de stockage ou des fioles.
Dosimétrie nulle pour les intervenants : dosimétries opérationnelle + passive (poitrine + bague).
Conséquences potentielles :
Les débits d’équivalent de dose émis par les sels de nitrate d’Uranium sont très faibles. Cependant, ceux émis par les sels de nitrate de Thorium peuvent être plus conséquents (supérieur à 500 µSv/h) comme dans le premier incident décrit. Si la fiole manipulée par le particulier dans le deuxième incident avait contenu des sels de nitrate de Thorium, l’exposition aurait pu être plus importante.
pdf Découverte de sels de nitrate d'uranium et thorium (538 ko)
[1] Les plans particuliers d'intervention sont établis, en vue de la protection des populations, des biens et de l'environnement, pour faire face aux risques particuliers liés à l'existence ou au fonctionnement d'ouvrages ou d'installations dont l'emprise est localisée et fixe. Voir Décret n°2005-1158 du 13 septembre 2005 relatif aux plans particuliers d'intervention concernant certains ouvrages ou installations fixes et vidéo explicative de l’ASN.
pdf 0 17 Récupération et caractérisation de roches radioactives (725 ko)
Un service d’incendie et de secours (SDIS), n’ayant pas de PCR désignée, a récupéré au fil des années des pierres radioactives chez des particuliers. Ces pierres sont utilisées depuis de nombreuses années pour la formation de l’équipe spécialisée en risque radiologique. Des dosimètres passifs et opérationnels sont portés lors de ces formations pour que la mise en situation soit la plus réaliste possible. Elles permettent de faire fonctionner les appareils et de réaliser des mises en situation afin de se préparer à d’éventuelles situations d’urgence radiologique. Lors d’une séance du CSE la question de l’exposition des personnels et de l’organisation de la radioprotection est abordée.
Il est constaté que les pierres sont détenues sans autorisation de l’ASN et que les contrôles réglementaires liés à la détention de sources radioactives ne sont pas réalisés. Afin de régulariser la situation, l’ASN confirme que si le SDIS souhaite continuer à les utiliser il est obligatoire de déposer une demande d’autorisation et de réaliser une caractérisation de chaque pierre afin d’en estimer leur activité.
Ne disposant pas des ressources nécessaires à la caractérisation, la collaboration d’un SDIS proche est sollicitée afin de procéder à la caractérisation des cinq pierres radioactives.
Les pierres sont stockées dans une ancienne boite à biscuit métallique avec un trèfle radioactif collé dessus. En premier lieu des mesures de débit d’équivalent de dose sont réalisées sur toutes les faces de la boite. Les mesures sont significatives, puisqu’un débit d’équivalent de dose de 347 µSv/h au contact est mesuré. De même, après réalisation de frottis secs sur l’ensemble des faces, il est découvert que ces dernières sont contaminées par des radioéléments émetteurs alpha. Les mesures des frottis sont réalisées à l’aide d’un ictomètre équipé d’une sonde Alpha avec un temps de comptage d’1 minute. L’ensemble des mesures de DeD est présenté dans les tableaux ci-dessous :
DeD contact dessus | DeD contact côté | DeD 50 cm côté boite | DeD 50 cm dessus boite | DeD 100 cm côté boite | DeD 100 cm dessus boite | |
Radiamètre 1 avec sonde bas débit | 210 µSv/h | 40 µSv/h | 2,3 µSv/h | 3,5 µSv/h | 630 nSv/h | 1,2 µSv/h |
Radiamètre 2 avec filtre H*10 | 347 µSv/h | 100 µSv/h | 3,8 µSv/h | 5,9 µSv/h | 1,2 µSv/h | 2 µSv/h |
Radiamètre 2 sans filtre H’0.07 (bêta faible énergie) | 540 µSv/h | 180 µSv/h | 5,3 µSv/h | 10,2 µSv/h | 1,6 µSv/h | 2,7 µSv/h |
Tableau 1. Mesures de DeD réalisées sur la boite de stockage
Les résultats de mesure des frottis sur les faces extérieures et intérieures de la boite sont présentés dans les tableaux ci-dessous.
Faces extérieures | A | B | C | D | E dessus | F dessous |
Mesures C/S | 0,07 c/s | 0,03 c/s | 0,13 c/s | 0,1 c/s | 0,17 c/s | 0,13 c/s |
Tableau 2. Mesures des frottis réalisées sur les faces extérieures
Faces intérieures | Couvercle | Poussières | Intérieur boite |
Mesures c/s | 0,82 c/s | 60,7 c/s | 9,5 c/s |
Mesures DeD | 530 nSv/h (sonde bas débit) |
Tableau 3. Mesures des frottis réalisées sur les faces intérieures
L’intérieur de la boite présente également de nombreuses poussières radioactives, qui sont fixées sur du scotch type Tarlatane.
Une caractérisation de chaque pierre est ensuite réalisée, les résultats de mesures en rouge dans les tableaux sont les mesures significatives.
Toutes faces extérieures | Intérieur couvercle | Pierre | |
Mesure c/s | 0,88 c/s | 1,13 c/s | 0,7 c/s |
Tableau 4. Mesures des frottis de la grosse pierre de Tobernite
DeD contact dessus | DeD 50 cm dessus boite | DeD 100 cm dessus boite | |
Radiamètre 1 + sonde bas débit | 226 µSv/h | 3,40 µSv/h | 1 µ Sv/h |
Tableau 5. Mesures de DeD de la grosse pierre de Tobernite
Activité estimée avec code de calcul à partir du DeD à 50 cm : 2,07.107 Bq
Caractéristiques physiques de l’échantillon :
Conclusions : échantillon de pierre très friable, avec présence de poussières radioactives dans la boite en carton et sur la pierre. Échantillon contaminant au toucher. Radionucléides identifiés : U-238 et filiation jusqu’au Ra-226 (principal radionucléide présent). Pas de traces significatives de Po-210, Bi-210, Pb-210 à l’analyse des spectres.
Résultats des frottis sur la résine :
DeD contact dessus | DeD 50 cm dessus boite | DeD 100 cm dessus boite | |
Radiamètre 1 + sonde bas débit | 9,9 µSv/h | 350 nSv/h | 250 nSv/h |
Radiamètre 2 avec filtre H*10 | 15 µSv/h | 0,4 µSv/h | 0,3 µSv/h |
Radiamètre 2 sans filtre H’0.07 (bêta faible énergie) | 46 µSv/h | 0,5 µSv/h | 0,4 µSv/h |
Tableau 6. Mesures de DeD de la pierre de Chalcolite
Activité estimée avec code de calcul à partir du DeD à 50 cm : 4,24.105 Bq
Conclusions : résine non contaminée après deux nettoyages à l’alcool et l’acétone. Par contre, l’activité de l’échantillon estimée avec le code de calcul montre une activité deux fois supérieure au seuil d’exemption. Radionucléides identifiés : U-238 et filiation jusqu’au Ra-226 (principal radionucléide présent). Pas de traces significatives de Po-210, Bi-210, Pb-210 à l’analyse des spectres.
Caractéristiques de l’échantillon :
Résultats des frottis sur la pierre :
DeD contact dessus | DeD 50 cm dessus | DeD 100 cm dessus | |
Radiamètre 1 + sonde bas débit | 150 µSv/h | 870 nSv/h | 415 nSv/h |
Radiamètre 2 avec filtre H*10 | 390 µSv/h | 1,7 µSv/h | 863 nSv/h |
Radiamètre 2 sans filtre H’0.07 (bêta faible énergie) | 1,6 mSv/h | 4,5 µSv/h | 1,9 µSv/h |
Tableau 7. Mesures de DeD de la pierre de Pechblende noire
Caractéristiques de l’échantillon :
Conclusions : échantillon de pierre contaminé à l’extérieur, avec un débit d’équivalent de dose très conséquent au contact de l’ordre du millisievert (rayonnement Gamma plus Bêta). Risque de contamination au toucher. Radionucléides identifiés : U-238 et filiation jusqu’au Ra-226 (principal radionucléide présent). Pas de traces significatives de Po-210, Bi-210, Pb-210 à l’analyse des spectres.
Activité estimée avec code de calcul à partir du DeD à 50 cm : 5,53.106 Bq
Résultats des frottis sur la pierre :
DeD contact dessus | DeD 50 cm dessus | DeD 100 cm dessus | |
Radiamètre 1 + sonde bas débit | 3,2 µSv/h | 250 nSv/h | 260 nSv/h |
Radiamètre 2 avec filtre H*10 | 15 µSv/h | 0,5 µSv/h | 0,3 µSv/h |
Radiamètre 2 sans filtre H’0.07 (bêta faible énergie) | 115 µSv/h | 0,9 µSv/h | 0,5 µSv/h |
Tableau 8. Mesures de DeD de la pierre d’Autunite
Caractéristiques de l’échantillon :
Conclusions : échantillon de pierre contaminé à l’extérieur, avec un débit d’équivalent de dose conséquent au contact(rayonnement Gamma plus Bêta). Risque de contamination au toucher. Radionucléides identifiés : U-238 et filiation jusqu’au Ra-226 (principal radionucléide présent). Pas de traces significatives de Po-210, Bi-210, Pb-210 à l’analyse des spectres.
Activité estimée avec code de calcul à partir du DeD à 50 cm : 1,62.106 Bq
Résultats des frottis sur la boite en plastique (boite non ouverte) :
DeD contact dessus | DeD 50 cm dessus | DeD 100 cm dessus | |
Radiamètre 1 + sonde bas débit | 320 nSv/h | 220 nSv/h | 261 nSv/h |
Radiamètre 2 avec filtre H*10 | 0,4 µSv/h | 0,3 µSv/h | 0,2 µSv/h |
Radiamètre 2 sans filtre H’0.07 (bêta faible énergie) | 7,5 µSv/h | 0,4 µSv/h | 0,253 µSv/h |
Tableau 9. Mesures de DeD de la petite pierre de Tobernite
Caractéristiques de l’échantillon :
Conclusions : échantillon de pierre contaminé à l’extérieur, avec un débit d’équivalent de dose significatif au contact (rayonnement Gamma plus Bêta). Risque de contamination au toucher. Radionucléides identifiés : U-238 et filiation jusqu’au Ra-226 (principal radionucléide présent). Pas de traces significatives de Po-210, Bi-210, Pb-210 à l’analyse des spectres.).
Activité estimée avec code de calcul à partir du DeD à 50 cm : 1,63.106 Bq
La Radium 226 est défini comme radionucléide de « référence » pour la détermination des seuils d’exemption. En effet, il est le principal radionucléide identifié dans les analyses des spectres gamma. Pour chaque pierre le seuil d’exemption est dépassé :
Chalcolite | Torbernite grosse pierre | Torbernite petite pierre | Autunite | Pechblende | |
Seuil d’exemption réglementaire du Ra226 | 1,1.104 Bq | 1,1.104 Bq | 1,1.104 Bq | 1,1.104 Bq | 1,1.104 Bq |
Activité estimée | 4,24.105Bq | 2,07.107Bq | 1,63.106Bq | 1,62.106Bq | 5,53.106 Bq |
Tableau 10. Comparaison des activités avec les seuils d’exemption
L’ensemble des déchets contaminés (gants, frottis, vinyle), des pierres et de la boite sont conditionnés sous double enveloppe avec contrôle par frottis de la non contamination extérieure.
Caractéristiques des déchets :
Le risque de contamination aux particules alpha étant fortement présent un contrôle de tous les lieux d’entreposage a été réalisé. Il n’y a pas de trace de contamination.
Localisation | Comptage radiamètre (µSv/h) | Contaminamètre surfacique (c/s) | |
Salle de réunion, lieu de tous les comptages – Bruit de fond | 1,2 | 0,05 | |
Bureau 1 | Étagère de stockage des sources | 0,7 | 0,02 |
Fauteuil | 0,9 | 0 | |
Claviers (Téléphone + ordinateur) | 0,7 | 0,03 | |
Poignée porte | 0,8 | 0 | |
Bureau 2 | Étagère de stockage des sources | 0,2 | 0,02 |
Fauteuil 1 | 0,4 | 0,03 | |
Claviers 1 (Téléphone + ordinateur) | 0,5 | 0 | |
Poignée porte 1 | 0,7 | 0,08 | |
Fauteuil 2 | 0,3 | 0,02 | |
Claviers 2 (Téléphone + ordinateur) | 0,4 | 0,03 | |
2nde vérification clavier ordinateur | 0,6 | 0,02 | |
Bureau 3 | Étagère de stockage des sources | 0,6 | 0,07 |
Fauteuil | 1,3 | 0,13 | |
Claviers (Téléphone + ordinateur) | 0,9 | 0,18 | |
Poignée porte | 1 | 0,1 | |
Étagère sous le stockage des sources | 0,7 | 0,08 | |
Mezzanine remise formation | Étagère à droite | 1 | 0,05 |
Étagère du fond | 0,9 | 0,08 |
Tableau 11. Résultats des mesures dans les lieux d'entreposage
Les activités estimées des pierres dépassant le seuil d’exemption, le SDIS a décidé de ne pas demander d’autorisation de détention et d’utilisation à l’ASN et de demander l’enlèvement des pierres par l’Andra.
Après contact avec l’Andra l’enlèvement sera réalisé sous plusieurs mois. Un local d’entreposage en attente de l’enlèvement est identifié, avec un accès limité.
Les déchets et les pierres sont stockées dans une cantine métallique fermée à clé et un balisage est matérialisé au sol correspondant à un DeD de 0,5 µSv/h. Cette valeur est une déclinaison de la valeur de 80 µSv par mois indiquée dans la règlementation comme la limite de la zone d’exposition public.
La détention de sources sans autorisation et la présence de contamination sur toutes les pierres et la boite de stockage, ont donné lieu à la déclaration d’un évènement significatif de radioprotection auprès de l’ASN.
Les pierres ont été reprises par l’Andra un an environ après l’évènement.
Pas de contamination détectée ni pour les personnels ni de la zone de travail.
Pas de dose mesurée par les dosimètres opérationnels et à lecture différée (poitrine + bague).
Il est impossible d’estimer s’il y a eu une contamination interne ou externe des personnes ayant manipulées les pierres au fil des années. Mais il est fort probable qu’il y ait eu des cas de contamination externe ou interne en alpha. En effet, au vu des mesures réalisées sur les pierres, il semble que le risque de contamination alpha a été largement sous-estimé lors de leur manipulation.
pdf 0 17 Récupération et caractérisation de roches radioactives (725 ko)
pdf Récupération d’une fontaine au radium dans un fossé (549 ko)
Les sapeurs-pompiers reçoivent un appel de la Direction Départementale des Territoires - service de la voirie, pour un objet radioactif trouvé dans un fossé trois jours plus tôt. Lors de l’appel, des questions sont posées sur les circonstances de la récupération de cet objet, il est décrit un objet métallique de 30 cm de haut avec un robinet et une étiquette indiquant « Radium ». Le débit d’équivalent de dose a été mesuré par le laboratoire départemental des routes qui dispose d’un radiamètre. Cependant, l’unité de la mesure n’a pas été noté et l’interlocuteur ne se souvient pas si c’est 41 µSv/h ou 41 mSv/h. Il est également précisé que quatre personnes ont touché la fontaine, mais sans précision sur la durée des contacts.
A l’issue de la prise d’appel, le SDIS demande aux personnes ayant touché l’objet de rester confinées dans la salle de repos du dépôt où ils travaillent le temps que les secours arrivent. Ne disposant pas d’équipe spécialisée en risque radiologique, un renfort est demandé avec l’envoi d’une CMIR (Cellule Mobile d’Intervention Radiologique) avec un délai de route de 2h environ.
Une heure après l’appel, une photo de l’objet est envoyée aux sapeurs-pompiers, il s’agit d’une ancienne fontaine au Radium[1] Cette dernière est entreposée depuis 3 jours dans un hangar au fond du dépôt.
Figure 1. Fontaine au Radium
Sur cet objet, le risque de contamination est présent au niveau du robinet ou du bouchon de remplissage, les mesures de confinement sont maintenues, avec consigne de lavage des mains et du visage.
Figure 2. Photo de l'aménagement de la zone d’intervention
Figure 3. Fontaine dans le hangar
A l’arrivée de la CMIR les actions suivantes sont réalisées :
Figure 4. Réalisation de frottis autour de la fontaine
Figure 7. Réalisation de frottis à distance sur la fontaine
Figure 8. Entreposage de la fontaine à l’intérieur de buses dans l’attente de l’enlèvement par l’Andra
Figure 5. Zone de mesure des frottis Figure 6.Mesure de frottis au bout de la perche
[1] Les fontaines au radium sont des appareils utilisés dans les années vingt pour enrichir l'eau fraîche en radon. Évitez le contact prolongé avec ces objets qui sont à manipuler avec précaution (gants et sacs plastiques). https://www.andra.fr/espace-producteurs/reconnaitre-un-objet-radioactif, https://musee.curie.fr/decouvrir/exposition-permanente/visite-virtuelle/b4-fontaines-au-radium.
Dans le cadre de l’intervention de la CMIR hors PPI (plan particulier d’intervention) nucléaire et en application de la circulaire 1390 du 23 décembre 2005, l’ASN et l’IRSN sont informés de cette intervention.
L’Andra est également contacté afin d’organiser la récupération la fontaine.
Il n’y pas eu de conséquences identifiées : pas de contamination détectée dans la zone d’entreposage et la fontaine. Aucun personnel n’a été contaminé.
Les dosimètres opérationnels et à lecture différée (poitrine + bague) n’ont pas indiqué de dosimétrie intégrée.
Il n’y a pas de reconstitution de dose réalisée.
pdf Récupération d’une fontaine au radium dans un fossé (549 ko)