pdf Blocage d'une source scellée lors de sa réintégration dans son chateau de plomb (244 ko)
Une source scellée de Césium 137 d’activité 1,62 GBq est utilisée avec son étui dans le cadre d’un exercice. Cet exercice est réalisé en présence et sous la responsabilité d’une PCR. La source se trouve dans un porte-source de forme cylindrique (voir photos ci-dessous). Ce porte source est contenu dans un 1er château de plomb lui-même contenu dans un 2ème château de plomb. L’activité de la source étant supérieure à 0,6 GBq (A2/1000) mais inférieure à 0,6 TBq (A2) le transport doit s’effectuer à l’aide d’un colis de type A.
Le fait d’avoir deux châteaux permet de maintenir le débit d’équivalent de dose en tout point de la surface à un niveau inférieur à 5µ Sv/h et obtenir un indice de transport IT=0. L’étiquetage correspondant est alors de catégorie I-BLANCHE.
A l’issue de cet exercice, l’étui contenant la source est replacé à l’envers dans son château de plomb par un intervenant non formé à cette manœuvre, le porte-source ne peut donc plus être manipulé par la pince à distance comme ce devrait être le cas. Le contrôle de DeD au contact du château est conforme aux valeurs mesurées habituellement.
5 jours après, un nouvel exercice est réalisé avec cette même source. Les intervenants constatent que l’étui est à l’envers. La manœuvre de retournement du porte-source consistant à renverser les châteaux de plomb sur le côté est réalisée en respectant les procédures en vigueur (balisage de la zone de travail et port des dosimétries opérationnelles et passives). Cette manœuvre permet de sortir le porte-source mais il a été déformé (voir photo ci-dessous) lors de cette opération et les intervenants réalisent l’exercice.
A l’issue de l’exercice, ils replacent le porte-source dans le bon sens dans le château et constatent qu’il est bloqué dans le château. Les intervenants arrêtent l’exercice, referment les deux châteaux et les replacent dans le local de stockage, les mesures de DeD réalisées lors du rangement de la source ont fournis des résultats conformes à l’attendu et rendent compte à une PCR du site du blocage de la source.
La PCR contacté confirme les mesures et informe la PCR principal de l’établissement. L’opération d’extraction est repoussée au lendemain pour que 2 PCR soient présents.
Le lendemain, une manœuvre d'extraction du porte source est préparée en présence de 2 PCR. L'ensemble des intervenants est muni d'une dosimétrie passive et opérationnelle. Un balisage de la zone de travail est effectué. Un radiamètre est mis à disposition. Un château de plomb temporaire est installé dans le local source avec des briques de plomb.
La PCR principal effectue l'opération d’extraction du porte source à l'aide d'une pince à distance. Il porte un 2° dosimètre opérationnel au niveau de la main, en plus du dosimètre opérationnel porté à la ceinture. Le porte source est stocké dans le local source, dans le château temporaire.
Quatre mesures sont effectuées au radiamètre pour mesurer le débit d'équivalent de dose au contact du local. Les valeurs sont conformes au zonage établi.
L’orifice d’entrée-sortie du château a été refaçonnée à l'aide d'une lime. Le porte source est alors réintégré dans le 1er château qui est refermé et inséré dans le 2° château. Un test d'« entrée-sortie » du porte source est réalisé 3 fois pour vérifier la manœuvrabilité du porte-source.
L’ASN, le directeur de l’établissement et le service Hygiène et sécurité ont été informés de l’incident avant et après l’opération de déblocage.
Réflexion sur l’acquisition d’un étui dont le sens de reconditionnement n’a pas d’impact.
Mise à jour des procédures : la source dans son étui doit être replacée dans son château par un manipulateur formé.
Mise à jour des formations des manipulateurs de cette source avec prise en compte de cet évènement.
Les manipulations de la source lors des deux exercices n’ont généré aucune dose pour les travailleurs : résultats de dosimétrie opérationnelle nuls.
La phase de déblocage de l'étui a entrainé une dose de 4 μSv à la main de la PCR. Son deuxième dosimètre placé à la ceinture n'a enregistré aucune dose. Les dosimètres des autres intervenants présents n’ont indiqué aucune dose.
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pdf Identification de la nature de plusieurs pierres (104 ko)
Un particulier se présente chez les pompiers avec une boîte contenant une collection de pierres dont il vient d'hériter. Cette personne veut être rassurée sur la nature de ses pierres. Ce n'est pas la première demande de ce type à laquelle les pompiers répondent et, c'est donc très tranquillement, que l'officier de garde du jour, assisté d'un membre du groupe opérationnel spécialisé "Risques Radiologiques", procèdent à une vérification de routine avec un petit détecteur. L'appareil est alors saturé à 1 mètre de la boîte. Un détecteur de photons à scintillation est utilisé pour confirmer la mesure ; ce dernier sature aussi (mesure supérieure à 15 000 coups par seconde). Certaines dispositions sont alors prises :
La pierre radioactive a par la suite été transférée dans un poste de commandement dans l'attente de l'intervention du personnel du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA). Une spectrométrie gamma a été réalisée par le CEA et a révélé la présence de Potassium ( 40 K), de Bismuth ( 214 Bi), de Plomb ( 214 Pb), de Radium ( 226 Ra) et, dans une moindre mesure, de Thorium ( 228 Th).
Remarque : La géométrie de détection ne permettait pas de connaître avec exactitude l'activité radiologique de ces pierres
Des mesures à la babyline ont été effectuées révélant des débits de doses de 130 microSv/h au contact de la boîte contenant les pierres et de 2,5 microSv/h à 5/6 mètres de celle-ci.
En faisant l'hypothèse que le particulier soit resté au contact de la pierre radioactive pendant 8 heures, il aurait intégré une dose équivalente d'environ 1 mSv (rappel : la limite annuelle de dose au corps entier pour le public est de 1 mSv). Cette dose aurait pû être beaucoup plus importante s'il avait conservé ces pierres sans précaution particulière à son domicile. Heureusement, il a apporté la boite chez les pompiers, qui l'ont conditionnée dans un emballage approprié dans un local interdit d'accès. De ce fait, il n'y a eu aucune conséquence radiologique suite à cet incident, ni pour le particulier, ni pour les pompiers.
Les agents de la sécurité civile doivent toujours se préparer à toutes les éventualités possibles, même pour des contrôles dits de "routine". En effet, il peut s'agir parfois de produits radioactifs et il faut donc qu'ils aient toujours à leur disposition des appareils de mesure de rayonnement (type détecteurs de photons à scintillation).
A la suite de découverte de produits radioactifs, il faut contacter l'ANDRA et mettre en oeuvre la procédure d'enlèvement des déchets radioactifs.
Les agents des UMIR doivent se doter d'une protection maximale contre les rayonnements ionisants, en particulier, ventilatoire, dès qu'un choc en rayonnement gamma est mesuré.
pdf Identification de la nature de plusieurs pierres (104 ko)
pdf Récupération d'un paratonnerre (105 ko)
Un paratonnerre radioactif a été descendu du toit où il était installé. On a demandé au requérant (employé de la ville) de s'en charger. Celui-ci décide alors de le démonter. La personne a installé le mât (3 m) et le paratonnerre sur 2 tréteaux. Il a dévissé la pointe de choc et enlevé les parties couronne et moustache. Il a commencé à brosser le mât pour enlever la corrosion. Le maire de la ville ainsi que sa hiérarchie opérationnelle ont été contactés ; et quatre personnes de l'UMIR (Unité Mobile d'Intervention Radiologique) se sont déplacées sur le lieu même pour récupérer le paratonnerre qui venait d'être démonté*. Elles ont alors effectué plusieurs mesures conservatoires d'urgence :
La Sécurité Civile a par ailleurs utilisé le guide d'intervention de l'ANDRA (procédure) sur les paratonnerres radioactifs lors de son intervention et les médias ont été contactés au niveau local et par écrit.
* Il faut en effet savoir que les paratonnerres construits il y a un certain temps (de 1970 à 1986, modèles à pastilles) contiennent des sources très faiblement radioactives afin de mieux attirer la foudre. Ces installations ne sont nullement un danger pour la santé publique, mais dans le cadre de la récupération des déchets radioactifs, les pompiers ont été appelés à récupérer les parties contenant des sources afin de les conditionner et de les envoyer à l'ANDRA.
Le paratonnerre en question contenait six sources radioactives scellées d'américium 241 (Am-241) ayant une activité de 28 MBq au maximum. Sachant que le débit de dose à 30 cm est de 4,4 µSv/h, il y aurait pu avoir une exposition significative au niveau des extrémités s'il y avait eu manipulation à la main du paratonnerre.