pdf Utilisation de thorium dans un centre de recherches (94 ko)
Pendant plusieurs années, un centre de recherches avait utilisé du thorium pour la synthèse de nouveaux matériaux ; l'utilisation de tout radioélément a cessé depuis une dizaine d'années. La salle où s'effectuaient les manipulations de thorium est contiguë à un local, destiné autrefois à du stockage et réhabilité depuis quelques mois en bureau.
Un dosimètre passif photographique, présent 24h/24 dans ce bureau, a enregistré à deux reprises une dose trimestrielle de 3,5 mSv (sensiblement inférieure à la limite d'exposition trimestrielle pour les travailleurs de catégorie B). Une enquête demandée par l'IRSN a permis de déterminer l'origine de l'exposition du dosimètre. Des dépôts de thorium s'étaient accumulés au fil des ans dans les canalisations d'évacuation des eaux usées du laboratoire (le laboratoire ne possédait pas de canalisation d'évacuation spécifique des effluents radioactifs). La tuyauterie constituait ainsi une source radioactive continue dans le temps. Une recherche plus approfondie a mis en évidence la contamination des paillasses, sorbonnes, fours et canalisations avec une activité significativement supérieure au bruit de fond des appareils de mesure.
pdf Utilisation de thorium dans un centre de recherches (94 ko)
pdf Contamination de surface au soufre-35 dans un laboratoire de recherche médicale (93 ko)
Lors d'une manipulation Monsieur "A" a répandu une solution de méthionine marquée au soufre-35 (S-35) d'activité 259 MBq (7mCi) sur le plan de travail d'une hotte à flux laminaire utilisée pour la culture de cellules. C'est lors de la répartition en parties aliquotées que s'est produit cette contamination. N'étant pas conscient de l'importance de la contamination produite, Monsieur "A" n'a pris aucune mesure de décontamination, et n'a pas prévenu la personne compétente en radioprotection de cet incident. De ce fait, la contamination est restée en l'état et ignorée de tous.
Quelques heures plus tard, Madame "B" a été amenée à travailler à ce poste pendant environ 15 minutes.
La personne compétente en radioprotection n'a été prévenue de l'incident que le jour suivant et a immédiatement interdit l'accès à la hotte contaminée. Une procédure de décontamination a été entreprise sur celle-ci.
Des examens radiotoxicologiques des urines de Monsieur "A" et Madame "B" ont été effectués sur 24 heures. Aucune radioactivité résiduelle n'a été significativement détectée dans les urines de ces deux personnes.
Du fait de la nature et l'énergie du rayonnement ß- émis par le S-35 (167 KeV), le risque majeur est celui d'une contamination interne après incorporation.
pdf Contamination de surface au soufre-35 dans un laboratoire de recherche médicale (93 ko)
Un chercheur travaillait avec une solution de P-32 sous une hotte aspirante. La solution utilisée provenait d'une livraison habituelle et elle devait contenir 74 MBq de P-32. Quand la solution-mère a été retirée de son blindage, la limite haute de mesure du radiamètre placé sous la hotte a été dépassée. Ceci était attendu car le radiamètre n'était prévu que pour mesurer les débits de dose plus faibles des solutions diluées. Le chercheur a donc éteint le radiamètre.
Les récipients dans lesquels a été placée la solution de P-32 ont ensuite été placés derrière l'écran en plexiglass et le radiamètre rallumé. Cependant, la baisse attendue du débit de dose beta n'étant pas observée, le chercheur a arrêté son travail et appelé le responsable du laboratoire.
Une enquête a révélé que l'activité livrée était 1000 fois supérieure à celle commandée et indiquée sur l'emballage. Le bon de colisage à l'intérieur de l'emballage indiquait l'activité réellement livrée, mais la différence entre le bon de colisage et l'indication sur l'emballage n'a pas été remarquée.
Poste de travail de dilution et préparation de solutions diluées de P-32
Un laboratoire de recherche a réceptionné une livraison de solution P-33 en pensant que l'activité reçue était de 9,25MBq. A la réception de la solution, les procédures standards de réception du laboratoire ont été suivies : contrôle de tous les étiquetages et des bons de livraison fournis avec le colis puis confirmation de l'activité reçue par mesure avec un radiamètre. Pendant ces vérifications, il a été remarqué que la couleur de la solution était plus foncée que d'habitude. Les documents fournis étaient conformes à la commande mais le débit de dose à la surface du flacon était vingt fois supérieur à la valeur habituelle de 0,5 µSv/h. La solution n'a pas été utilisée et le fournisseur a été contacté.
Une enquête du fournisseur a indiqué que la solution en provenance du stock d'approvisionnement congelé n'a pas été complètement décongelée. En conséquence, seule la partie décongelée de la solution a été diluée avant de l'injecter dans les flacons ce qui expliquait le débit de dose plus élevé et la couleur plus foncée. En effet, les cristaux de glace restant avant dilution ne devaient contenir que peu de P-33 et principalement du solvant.
Une enquête et une reconstruction concernant l'incident P-32 a conclu qu'il n'y avait aucune incorporation d'activité significative, et que la dose externe corps entier était négligeable. Cependant, il a été estimé que le chercheur a reçu une dose équivalente aux doigts de l'ordre de 100 mSv.
Concernant l'incident impliquant le P-33, le suivi des procédures a évité toute exposition significative.
Des informations plus générales sur le P-32 et P-33 pourront être trouvées dans les fiches radionucléides de l'INRS sur ces radionucléides.
Fiches radionucléides INRS-IRSN : Phosphore-32 et Phosphore-33