pdf Incident lors de la réintroduction d'une source (108 ko)
Il s'agit d'un incident qui s'est déroulé sur les chantiers de construction des extensions d'une entreprise. Au cours d'une manœuvre de rentrée de la source dans son projecteur (source scellée d'Ir 192 de 8,51.10 2 GBq (23 Ci)), le câble s'est désolidarisé du porte-source. Monsieur "A" (opérateur CAMARI), sans s'assurer que la source était rentrée dans son projecteur par une mesure du débit de dose ambiant, a verrouillé le barillet, désaccouplé la gaine d'éjection du projecteur et a ramené l'ensemble de l'équipement auprès de son collègue Monsieur "B" (aide-opérateur). Ce dernier a désaccouplé la télécommande et s'est alors rendu compte, au cours de cette opération, que le porte-source n'était pas solidaire du câble (il est alors 2 heures du matin). Monsieur "A" effectue alors un contrôle radiologique qui confirme que la source n'est pas dans le projecteur.
Il pense avoir perdu la source et il évacue les lieux avec Monsieur "B". Les deux agents vont chercher de l'aide auprès de Monsieur "C" (opérateur CAMARI) qui travaillait aussi cette nuit-là dans un autre bâtiment et qui avait regagné l'atelier où l'on développe les clichés.
Après avoir récupéré un château de secours et une pince à distance, Messieurs "A" et "C" reviennent sur les lieux. A l'aide du radiamètre, Monsieur "C" repère la source dans le flexible. Prenant alors l'embout d'éjection de pleine main, il l'agite pour faire glisser la source. Vu la longueur de flexible (environ 3 mètres) il lui faut monter sur une échelle. La source alors libérée, tombe au sol. Avec une pince à distance, elle est introduite dans le château de secours, mais le couvercle ne peut pas être refermé à cause des 10 cm de câble qui dépassent.
Il est alors fait appel à la personne compétente en radioprotection "D". Les trois opérateurs se rendent en salle de contrôle et décrivent la situation. L'agent SPR, estimant que ces agents ont pu intégrer une dose importante, récupère leurs films et se rend avec eux sur les lieux. A leur arrivée, la source était dans le château de secours et le bout du câble fixé au porte-source empêchait la fermeture du couvercle. Après discussion, il est décidé de couper le câble. En fait, cette opération s'étant avérée impossible, le câble a été tordu, puis introduit dans le château et le couvercle a pu être refermé. Le château et la source ont alors été remis dans une enceinte blindée.
NB : L'examen de l'ensemble des films réalisés par l'équipe de contrôleurs cette nuit-là montre que l'accident a débuté une heure trois quart environ avant sa détection. La chronologie de réalisation de ces films pendant cette période fait apparaître tantôt des films de densité correcte, tantôt des films de densité trop forte, ce qui montre que la source a été alternativement à l'extrémité de la gaine d'éjection et en bas de cette gaine, près de l'entrée du conteneur sans jamais pouvoir regagner son "logement".
L'enquête technique a permis de reconstituer les faits suivants :
Trois personnes ont été exposées durant cet incident. Le développement en urgence des dosimètres des trois agents a donné les résultats suivants :
Une dosimétrie biologique, par recherche d'aberrations chromosomiques, a également été pratiquée sur Monsieur "A". La fréquence des anomalies chromosomiques observées était comparable à celle produite par 0,2 Sv de rayonnement gamma du Cobalt 60 (rayonnement homogène).
Enfin, notons que Monsieur "A" a été la seule personne à présenter des effets déterministes à la suite de cet incident. Il a eu une lymphopénie.
pdf Incident lors de la réintroduction d'une source (108 ko)
pdf Irradiation d'un opérateur lors d'un remplacement de sources (89 ko)
Cet incident a eu lieu lors d'un remplacement d'une source radioactive d'Iridium 192 d'activité 74 GBq (2 Ci) par une source neuve de 2,59.10 3 GBq (70 Ci). L'incident s'est déroulé en trois temps :
L'enquête technique a permis de reconstituer les faits suivants :
Quand un opérateur en gammagraphie doit remplacer une source radioactive, il suit la démarche suivante :
Il reçoit la source neuve dans un conteneur blindé ; ce conteneur dispose de deux logements, l'un où est stockée la source neuve, l'autre, vide, est destiné à recevoir la source usagée.
Monsieur "A", opérateur CAMARI et personne compétente en radioprotection, a été la seule personne exposée. Sa dose équivalente au corps entier a été mesurée à 200 mSv (résultat du dosifilm poitrine). Par ailleurs, la dosimétrie biologique a confirmé les résultats du dosifilm (0,2 Gy < Dose corps entier < 0,6 Gy) soit 0,4 Gy avec un intervalle de confiance à 95 %. L'irradiation de sa main gauche a été estimée à 20-30 Sv.
Trois à quatre semaines après l'incident, est apparue une très importante phlyctène de la partie interne de la paume gauche de sa main évoluant vers une fibrose cutanée accompagnée de douleurs locales.
Le port du dosimètre électronique (obligatoire) aurait permis d'alerter les opérateurs.
pdf Irradiation d'un opérateur lors d'un remplacement de sources (89 ko)
Au cours d'un contrôle réalisé de nuit, un salarié de la société lambda, l'agent A, a été exposé à une source radioactive (Ir-192) de 721 GBq (19,5 Ci). Lors d’un contrôle radiographique, il a en effet oublié de remettre la source radioactive en position de sécurité avant de placer de nouveaux films et de déplacer l’extrémité du flexible contenant la source sur la soudure pour un nouvel examen. Il a également omis de procéder au contrôle de la radioactivité, prévu par la procédure, avec l’appareil dont il était muni.
Ces dispositifs n’ont pas joué leur rôle, l’opérateur n’ayant pas observé le gammagraphe.
L’agent a reçu une dose au corps entier de 15 mSv. Sachant que ce type d’intervention peut être réalisé avec des sources six fois plus actives, le même incident aurait pu donner une dose de 90 mSv.
Afin de déterminer la dose reçu localement au niveau des mains, la personne a subi des examens médicaux (notamment une thermographie des extrémités) dont les résultats n’ont pas révélé d’anomalie.
Lors de chaque nouveau tir gammagraphique, il est nécessaire de respecter les phases suivantes :
Il faut que les travailleurs intervenant pour des contrôles gammagraphiques aient à leur disposition des surtenues équipées de fenêtres translucides permettant de laisser visible le dosimètre lorsqu’il y a des risques de contamination.
Il faut que les dosimètres utilisés pour ces opérations soient équipés d’alarmes sonore et lumineuse, sur des critères de dépassement d’une contrainte opérationnelle de dose et de débit de dose.
Les employeurs doivent prendre en compte les risques inhérents au travail de nuit ainsi que le fait que les travailleurs peuvent adopter plus facilement des comportements à risque.
Même les intervenants qualifiés et expérimentés doivent régulièrement suivre des séances de formation leur permettant d'appréhender les risques liés à leurs activités.